Des contes en musique

En faisant des recherches  pour un accueil de classe, je me suis souvenu que de nombreux compositeurs et chorégraphes se sont emparés des contes d'Europe et d'Asie. En effet, le folklore et la tradition orale sont d'une richesse sans précédent dans lesquels les artistes puisent leur inspiration.
Sans prétendre à l'exhaustivité, je vais vous parler de quelques incontournables.
  • Les œuvres tirées des contes classiques
Coppelia ou la fille aux yeux d'émail est un ballet tiré d'un conte de E.T.A Hoffmann. Ecrit en 1817, c'est Leo Delibes qui en écrit la musique en 1870. C'est l'occasion pour lui de faire référence à des danses traditionnelles comme la mazurka, ou la czarda moins connue.

 

Cendrillon de Charles Perrault fait son entrée dans le répertoire musical grâce à Serguei Prokofiev qui compose la musique entre 1941 et 1944. Parmi toutes les versions chorégraphiques inspirées par l'oeuvre de Prokofiev, on pourra citer celles de Frédéric Ashton (1946), Maguy Marin ( 1985), Rudolph Noureev (1986)

Toujours de Charles Perrault, La belle au bois dormant a également été mise en musique par le plus fécond des compositeurs en matière de musique de ballet : Piotr Illitch Tchaikovsky. On retrouve certains personnages des contes classiques comme le chat botté, la chatte blanche ou le petit Poucet. De même, dans le 3ème acte, Tchaikovsky a composé un "pas berrichon".

Tchaikovsky a également composé un livret sur Casse-Noisette de E.T.A Hoffmann. Cependant, la version originale du conte a été modifiée. La valse des fleurs est un des morceaux les plus connus de ce ballet.


 

Si aucun musicien ne s'est penché sur le berceau de Blanche Neige, on doit  à Angelin Preljocaj une très belle chorégraphie magnifiquement servie par les costumes de Jean-Paul Gauthier. Ballet assez classique, il faut noter néanmoins la performance "verticale" des danseurs qui incarnent les sept nains.



Enfin, Maurice Ravel a composé 5 pièces musicales  tirées des Contes de ma mère l'Oye

  • Les oeuvres tirées du folklore
Durant le 19ème siècle, les compositeurs marqués par le romantisme se sont emparés de certaines traditions orales mettant en scène des jeunes filles frêles et douces, mortes par amour et se transformant en fantômes.




C'est ainsi que l'on doit à Adolphe Adam la musique de Giselle, ballet romantique par excellence.
On retrouve le même thème dans la Sylphide et dans le célèbre Acte des ombres tiré de la Bayadère et composé par Leon Minkus





Le lac des cygnes est également un monument incontournable. Relayant plusieurs contes dont  le voile dérobé, ainsi que le mythe du cygne tirant ses origines jusque dans l'Antiquité, il est admirablement servi par la musique de Tchaikovsky, qui malheureusement, ne verra pas son œuvre de son vivant. Depuis sa création en 1877 et son succès en 1894, de nombreuses versions ont vu le jour dont celle de Matthew Bourne


Plus contemporain, Igor Stravinsky a écrit la partition de Petrouchka et de l'Oiseau de feu qui trouvent leur source dans la tradition russe.

Si on ne peut pas évoquer ici tous les ballets issus des contes traditionnels, il est indéniable que non seulement la musique mais également la culture chorégraphique du 19ème siècle et de la 1ère moitié du 20ème doivent beaucoup à ses sources d'inspiration.


Pour aller plus loin :
- Dictionnaire de la danse/ Philippe Le Moal.- Larousse
- La danse au XXème siècle/ Isabelle Ginot.- Hachette
- L'esprit du ballet / Marc Schneider.- Bartillat
- Dictionnaire de la musique/ Gerard Pernon.-J.P. Gisserot





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