Rentrée littéraire de l'automne 2011

Pour cette rentrée littéraire, pas moins de 674 romans sont en lice. Parmi toute cette production, nous en avons sélectionné quelques uns que vous retrouverez dès le 30 septembre dans nos rayonnages. En plus, pour vous guider dans vos choix, nous ouvrirons notre premier comité de lecture de l'année sur nos coups de coeur respectifs de l'été et de la rentrée.
Vous pourrez également retrouver toutes nos critiques sur notre blog au fur et à mesure de nos lectures. N'hésitez pas y laisser vos commentaires et remarques.


Pour débuter,


Juste avant/ Fanny Saintenoy

Dans ce premier roman sont évoqués les souvenirs croisés de deux femmes étalés sur cinq générations.
Juliette est arrivée au bout de sa vie.  Alors qu'elle s'enfonce lentement dans la torpeur de la mort, elle se souvient : petite fille, à cause d'une marche dans l'hiver glacé et au manque de soin des sœurs qui la gardent, elle perd ses doigts de pieds. De cet épisode, elle gardera toute sa vie une rancœur contre la bêtise et contre sa mère qui l'a placée en nourrice.  De là se construit toute sa vie : son père mort pendant la première guerre mondiale, son mari tué lors de la seconde, sa fille unique élevée dans des conditions difficiles, sa joie d'être grand-mère et arrière grand-mère, et enfin, ses derniers moments à la maison de retraite.
En écho lui répond Fanny, son arrière petite fille. Trentenaire, venue veiller sur les derniers instants de son aïeule, elle déroule également le fil de ses souvenirs. Elle l'interpelle lorsqu'elle évoque les moments communs, s'interroge également sur sa vie et celle de sa fille Myléna, à qui elle passera le flambeau des femmes de la famille.
A cinq générations d'écart, les destinées de ces femmes se mêlent, s'emmêlent, bifurquent pour en faire le creuset de l'histoire familiale.
Si la mort est omniprésente dans ce roman, elle n'est en aucun cas pesante : elle fait partie du fil de la vie, épreuve nécessaire pour profiter pleinement du moment présent.
Très belle découverte que ce court roman  qui se lit d'une traite.  Certains pourront même retrouver une partie de leur histoire familiale. L'alternance des souvenirs de Juliette et de Fanny donnent du rythme au récit, et le parti-pris de changer la typographie en fonction du narrateur s'avère être un choix intéressant.


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Opium poppy/ Hubert Haddad

France : Alam le borgne, jeune afghan réfugié suit des cours d'alphabétisation dans un centre d'accueil. Il fait la rencontre de jeunes qui, comme lui, ont fui les guerres et les violences de leurs pays d'origine. Mais, lâchés plus ou moins à eux-même, ils se retrouvent sans ressources et dans des squats sans aucunes autres possibilités que de vivre d'expédients en tout genre et surtout de trafics d'armes et de drogues.
Alam le Borgne raconte : fils de fermier en Afghanistan, sa famille est décimée à cause de la guerre de l'opium qui fait rage entre pouvoir et trafiquants. Il sera tour à tour enrôlé comme enfant soldat, jeté sur les routes de l'exil et finira dans un squat comme l'opium que cultivait sa famille.
C'est un récit très dur que nous livre ici Hubert Haddad. Pas de concessions, pas de faux-semblants.
Si on retrouve le même thème de l'exil et des réfugiés que dans "Le temps des miracles" d'Anne-Laure Bondoux ou de "Toute seule loin de Samarcande" de Béatrice Deru-Renard, il y est cependant  traité de façon plus cruelle.



Nous vous donnons rendez-vous vendredi 30 septembre à 17 heures à la bibliothèque pour évoquer entre autre Scintillation de John Burnside, Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, Les villes de la plaine de Diane Meur, 1Q84 de Haruki Murakami...

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