Le labyrinthe vers la liberté/ Delia Sherman

Louisiane, 1960. Sophie a 13 ans et doit passer ses vacances dans la propriété familiale de Oak Cottage, ancienne plantation sucrière. Des fastes du passé ne restent plus que les ruines de la demeure principale et un labyrinthe en friche. Sophie, au seuil de l'adolescence, n'arrive pas à trouver sa place entre une mère divorcée, une grand mère tyrannique et une tante bohème. 
Dans cette propriété, un endroit pourtant l'attire plus que tout : le labyrinthe. Un matin, en rentrant de la messe, alors qu'elle l'explore encore une fois, elle est projetée un siècle en arrière à l'époque de l'esclavage. 
C'est à ce moment que le monde de Sophie bascule car non seulement elle est remontée aux temps de ses arrière grands parents mais aussi, comme sa peau est sombre, les habitants de la grande demeure la prennent pour une métis.
C'est ainsi qu'elle se retrouve au rang de domestique de la grand mère de la grande maison, qui ressemble étrangement à sa grand mère. Elle découvre alors la vie difficile des esclaves et notamment des esclaves ni blanc, ni noir ; leurs conditions de vie et de travail même si certains lui confient que les Fairchild n'est pas la pire famille de planteurs. Bon an, mal an, Sophie s'immerge peu à peu dans cette vie domestique mais ne peut s'empêcher de bouillir à chaque fois qu'une injustice est commise contre les travailleurs noirs. C'est aussi l'occasion d'affirmer son caractère et de prendre sa vie en main. En sauvant la vie d'une esclave, Sophie sera renvoyée en 1960, où malheureusement, la situation des noirs n'a guère évolué.

C'est un roman dont l'atmosphère pourrait se rapprocher de La maison penchée, et qui fait écho à Autant en emporte le vent et à Leon de Tilburge.
La description de la plantation aux heures fastes de l'exploitation sucrière, bien documentée, aussi bien au niveau des caractères humains que sur les aspects techniques de la récolte, n'alourdit pas le récit.
Sophie est un personnage attachant qui ne s’apitoie que rarement sur son sort et qui va de l'avant. Elle n'hésite pas non plus à se battre et à se mettre en danger pour ses nouvelles amies. Enfin, elle prend conscience du gouffre qui a séparé et qui sépare encore dans les années 60 les blancs aux noirs.


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