Dans ce roman, Katarina Mazetti tourne le dos à l'époque contemporaine pour situer l'intrigue au Moyen Age. Si, au premier abord, le parti-pris de celle-ci semble étonnant, on en voit tout l'intérêt au fil de la lecture.En effet, le Xème siècle est une période charnière de l'histoire où les populations se mélangent de plus en plus et où le christianisme prend le pas sur les anciennes divinités païennes et sur la structure familiale.
C'est dans ce contexte que le roman va évoluer. Katarina Mazetti s'attache à deux familles habitant des deux côtés de la Baltique : d'un côté, les rudes gaillards suédois, tour à tour commerçants, pillards ou esclavagistes ; de l'autre, les habitants plus raffinés du prospère royaume marchand de Kiev.
Tout semble opposer la famille de Sjallborn le suédois à celle de Milka, la russe, si ce n'est leur rencontre fortuite lors du pillage de Kiev. A ce moment là, leurs destins communs se scellent pour le meilleur et pour le pire. Ces deux familles lieront leur sang dans la joie ou dans la douleur pour faire émerger une nouvelle lignée d'hommes et de femmes. Racontée comme une chronique familiale, le roman s'attache aux fondateurs du nouveau clan et surtout d'un nouvel âge.
Mais, au delà de l'histoire singulière des personnages, c'est également une plongée dans la civilisation viking que nous offre l'auteur et la propension de celle-ci à absorber d'autres cultures pour les rendre sienne.
Le très grand soin apporté par l'auteur aux vérités historiques fait également la force du roman.
Enfin, d'un style complètement différent que celui de son roman phare "le mec de la tombe d'à côté", Katarina Mazetti ne se lasse pas d'explorer les difficiles relations entre les hommes et les femmes.
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